lundi 1 novembre 2021

Interrogation >>>

 Il y a des questions qu'on se pose par interrogation personnelle et d'autres par obligation sociale. Dans mon cas c'est la question de la maternité qui m'est souvent jetée à la figure par la société et ce qu'elle attend de mon statut d'humaine possédant un utérus. 

Soyons clair: je me suis posée la question mais jamais pour moi. J'ai toujours subi une pression extérieure sur ce sujet: un parent, un conjoint, un professionnel de santé, des amis... je n'en veux à personne parce que ce sont des interrogations banales dans notre société; car oui, ne faites pas les outrés, une femme est avant tout vue comme une future mère et ce n'est pas encore prêt de changer.

Je suis sous contraception depuis mes quinze ans et arrive le douloureux moment du changement de stérilet d'ici quelques mois. La question basique m'a été posée: suis-je sûre de ne pas vouloir changer de contraception au cas où j'aurais un désir de bébé? Et bien oui, je suis sûre. Je suis tellement sûre que l'idée de me faire stériliser me traverse de plus en plus l'esprit ses dernières années. Mais j'ai peur... de retrouver mes règles! Bordel quel plaisir de ne plus avoir à s'en préoccuper tous les mois et je ne suis clairement pas prête à les retrouver! 

Hormis le retour des indésirables, la ligature des trompes amène l'avantage de ne plus se bouffer des hormones H24 qui sont certainement responsables d'un bon nombre de mes soucis de santé actuels. 

L'opération en soit n'a rien d'effrayant, elle est la plupart du temps en ambulatoire (je ne suis pas amoureuse de la bouffe d’hôpital du coup ça m'arrange).

Souvent on me demande si je n'ai pas peur de finir par trouver une personne avec qui je souhaiterais procréer et de le décevoir par ma stérilité, on m'a même dit que c'était un peu "égoïste"comme décision or oui, c'est MON corps donc j'espère bien pouvoir être égoïste sur ça !

On me colle des remords pour une personne que je ne connais même pas. Je pense qu'il faut être honnête avec soi-même et je n'ai jamais voulu être mère, les seuls enfants que je chéris sont plein de poils et ne savent pas parler. 

J'ai récemment vécu une expérience désagréable (c'est peu de le dire) et je n'ai jamais autant aimé mon DIU! En plus du traumatisme, je ne me voyais pas subir une surcharge hormonale pour exterminer les spermatozoïdes récalcitrants d'une ordure; ou pire ayant fait un déni, devoir me faire avorter. 

Plus j'y pense, plus ma résolution est forte. Je ne veux pas être mère. Je ne veux pas être enceinte. L'idée me répugne lorsque je l'imagine. Je suis une fervente admiratrice de la maternité, celle qui pleure aux échos de ses copines, celle qui vit le truc avec ses proches, mais je ne serais pas celle qui supportera la vie en elle. 

Certains diront que c'est parce que je n'aime pas les enfants, alors oui, j'étais plus Barbie que poupons et je n'ai jamais fait partie des ados qui rêvaient déjà de grossesse à 15 ans. Peut-être que je m'aime trop? Mon ADN je ne veux pas le partager c'est tout. 

Je n'ai pas vraiment peur des responsabilités qu'impliquent un enfant, je n'en veux juste pas. Peur de m'oublier? Possible. Mais je m'oublie de toutes façons en amour et je n'ai pas encore décidé d'y renoncer. 

Mon enthousiasme pour l'arrivée d'un petit être est pourtant réel, je peux passer des heures à chercher de petits vêtements ou des cadeaux pour la future maman. J'aime gâter mes proches et savoir qu'ils sont heureux me rend heureuse. J'admire la beauté du corps féminin et sa capacité à accueillir et former un nouvel être. 

On m'a demandée si je n'avais pas peur de mourir seule, sans descendance et la réponse est non. Je sais déjà que je finirais avec ceux que j'aime et que bien qu'on leur ait donné la vie, les enfants peuvent être ingrats et te laisser crever dans un hospice. Je construis ma famille autrement, les gens qui seront là à la fin seront là pour mes actes et non par une obligation sociale ridicule. Comme on dit, chaque minute de ta vie se paiera à ta mort et je sais ce que je fais pour ceux qui m'entourent, pas besoin de procréer pour ça. 




1 commentaire:

  1. Malheureusement cette pression sociale est encore trop souvent présente.
    Les gens devraient être libre de faire ce qu'ils veulent.
    Toujours cette pression du :"alors le mariage c'est pour quand ?" , et quand t'es marié " le bébé c'est pour quand ?"
    Quand t'es seul "alors la/le copine/Ain c'est pour quand ?"
    Je te comprend tout à fait là-dessus. Et j'espère que tu pourras arriver, si telle est ta décision, à te faire stériliser c'est vraiment la croix et la bannière pour le faire avec toutes ces personnes bienveillantes qui pensent à ta place
    Bravo de partager ce genre de post. ����������������
    R.L.

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