dimanche 25 août 2019

J'ai été celle ...

J'ai été celle qui pardonnait tout peu importe la démesure de l'affront ou la douleur qu'il occurre.
J'ai été celle qui finissait par s'en vouloir de reprocher aux autres leur méchanceté.
J'ai été celle qui doutait de sa bienveillance et qui se demandait où avait été son erreur.
J'ai été celle qui pleurait alors qu'elle était dans son droit.
J'ai été celle qui s'est tue alors qu'elle aurait dû hurler pour qu'on l'entende.
J'ai été celle qui a douté de sa raison et des faits.
J'ai toujours été celle qui s'excuse.
J'ai été celle qui a souvent été déçue.
J'ai été celle qui ne croit pas en elle.
J'ai été celle qui doute.
J'ai été celle qui fuit.
J'ai été celle qui se cache pour pleurer.
J'ai été celle qui sourit pour faire croire que tout va bien.
J'ai été celle qui pense aux autres avant elle.
J'ai été celle qui se pense moins bien que les autres.
J'ai été celle qui rêve beaucoup.
J'ai été celle qui ne voit pas d'avenir.
J'ai été celle qui veut en finir.
J'ai été celle qui se trouve stupide.
J'ai été celle qui se trouve vide.
J'ai été celle qui se sent seule.
J'ai été celle qui se sent égoïste.
Et j'ai été celle qui reste malgré tout.






jeudi 8 août 2019

SexualitéXFéminité

Perversions ou simples plaisirs, la sexualité est un jeu où l’interdit et l’immoral plane pour atteindre l’orgasme. 

Au fil des siècles, on a mis en avant la faiblesse des hommes face au corps de la femme, au point de la considérée à la fois sacré et diabolique. 

La sexualité féminine est tabou, une femme qui n’en parle pas est frigide, une qui en parle un peu trop facilement est une salope. 
En tant que femme, on se doit de s’y connaître, d’aimer ça, de maîtriser notre corps, d’être fertile (mais de ne pas tomber enceinte non plus), d’être excitante mais pas trop excitée. Une nana trop demandeuse, c’est effrayant! Quel est ce démon assoiffé de chibres qui serait capable de violer ces pauvres hommes? Le terme de succube a d’ailleurs été inventé au Moyen-Âge pour expliquer cette folie sexuelle: la femme ne pouvait décemment pas aimer le sexe, il fallait donc qu’elle soit exorcisée de cette possession indigne d’elle… Dans certain cas, le traitement était un viol en réunion: rien de mieux pour refroidir ces dévergondées! …

En 1900, on parlait d’hystérie: la femme se voyait prescrire des séances de masturbation effectué par son médecin: les pauvres ont béni l’arrivée de l’électricité et l’invention du premier vibromasseur pour soulager leurs poignets endoloris.

Dans les années 40, les assoiffées étaient enfermées dans des asiles psychiatriques et, aux Etats-Unis, cette prude nation, on pratiquait la lobotomie afin de soigner les esprits malades.
On ne parlera bien sûr pas des mutilations génitales féminines comme l’excision ou l’infibulation pratiquées depuis l’ère des pharaons sur les continents asiatique et africain afin de réduire les envies de la femme.


L’Histoire nous prouve que depuis la nuit des temps la sexualité féminine fait peur et que les hommes ont toujours cherché à la contrôler. Le terme “femme libérée” résume bien l’image qu’on a encore aujourd’hui de tout ça: un homme qui se masturbe, couche avec plusieurs femmes ou prend du bon temps, c’est normal. Mais on parle de femme libre pour le sexe opposé: à croire que nous sommes esclave de la volonté masculine et que prendre en main notre plaisir c’est faire barrage à la sacro-sainte volonté du dieu pénis!  Nous sommes donc esclave de la volonté des hommes dans un monde où le patriarcat règne même dans notre intimité.


Cette image de salope est tellement bien ancrée dans l’inconscient collectif que les femmes elles-mêmes se jugent et s’autoflagèlent de génération en génération, au point que certaines jeunes filles se retrouvent désemparées face à leur première fois. 


Je rêve du jour où une femme ne sera pas juger sur son nombre de partenaires ou la longueur de sa jupe.
J’estime que le corps féminin est beau mais pas plus sacré que le corps masculin.
La pudeur ne devrait pas être plus féminine que masculine.
La sexualisation ne devrait pas être réservée au corps féminin.
Pourquoi devrions-nous être choqués à la vue d’un sein mais pas à la vue d’un torse?
Le fessier masculin fait tout autant d’effet que le fessier féminin…
Ces questions ont toutes une seule et même réponse: le patriarcat. 


Je me demande si un jour l'égalité sera réelle entre chaque personne sur cette planète mais je commence à penser que la Terre prendra feu avant que nos esprits s'éclairent …

mercredi 12 juin 2019

Bitches or not bitches

Et bien oui les bouchons je suis de retour par ici!
J'ai eu une phase compliquée ces derniers mois: maladie, rupture, mort, peur, questions et dépression...

Je viens ici vous parler des relations amoureuses et de la perception que nous les femmes en avons.
J'ai été élevée dans un monde où les princesses malheureuses attendaient la venue de l'homme parfait qui allait les sauver de tous les problèmes qu'elles vivaient. Je vous avoue que je ne pensais pas avoir été tant influencée par ces contes de fée qui mettent la femme en position de faiblesse face à l'homme fort capable de tout assumer.
J'ai grandi dans une famille unie, ma mère est restée à la maison pour élever ses trois filles tandis que mon père enchaînait les journées de travail à rallonge. J'ai toujours vu ma mère à la maison et dépendre financièrement de mon père. Je suis la petite dernière et celle qui a le plus profité de maman. J'ai passé une enfance parfaite avec une mère attentive au moindre de mes désirs.

Je vous parle de ça car je me rend compte que malgré mon féminisme lattant et ma tendance à revendiquer le #girlpower , je suis une vraie romantique qui rêve secrètement du prince sur son cheval blanc... et ça me fait honte.

Depuis le début de mes problèmes de santé, j'ai essayé de m'en sortir financièrement mais force est de constater que ma fatigue et la douleur ont tendance à me clouer sur place...
Ajouter à ça quelques réflexions sur le fait que "je devrais me caser" et que "le mec doit être financièrement stable" et vous aurez un syndrome de perte de confiance en ses propres capacités...

Alors voilà, j'ai du temps à perdre et j'ai rencontré des hommes. J'ai l'avantage d'être attirante et d'avoir une facilité à rencontrer des partenaires potentiels. Je pourrais clairement les consommer comme des petits pains mais ma vision du respect m'empêche de jouer, pour autant, aux yeux de la société, ne suis-je pas une salope? Car oui, soyons honnête, quand une femme a plus de deux rendez-vous dans un mois, les yeux s'écarquillent. Notre société patriarcale a beau évolué j'ai encore pu lire récemment un tweet qui clamait qu'une femme qui avait couché avec plus de cinq hommes dans sa vie ne méritait pas de se marier.... Je vous laisse imaginer ma tête à la lecture de cette débilité! Et si on appliquait cette règle aux "dominants" comme beaucoup s'appellent? On va pouvoir gagner des samedis avec le nombre de cérémonies annulées !!

Tout ça pour dire qu'à une époque où la femme essaye de se faire entendre, et bien continuons à être des bitches, à empêcher ces hommes de nous imposer des règles sur notre propre corps comme certains arriérés d'Alabama.
Faisons leur comprendre que ce n'est pas parce qu'on a des menstruations que nous sommes incapables de gérer des responsabilités.
Oui, nous pouvons tomber enceintes, mais est-ce pour autant que l'on doit être discriminée à l'embauche lorsque qu'on a la trentaine et pas encore de bébés?

Et pour en revenir à toutes les femmes qui veulent vivre une vie libre, faire le premier pas, qui veulent avoir des amants, s'habiller comme elles le souhaitent, s'amuser entre filles et avoir confiance en les hommes qui les entourent sans pour autant avoir de doutes sur leurs intentions, et bien les filles, soyons des bitches! Si cela veut dire assumer notre vie, notre corps, alors soyons fortes!

Au passage, je remercie Disney et sa remasterisation version émancipation de la femme du classique Aladdin; Jasmine est sultanne et non pas simplement princesse, elle saura régner sans avoir besoin d'homme!! J'ai adoré voir cette fin et le fait que ma nièce de 10 ans l'ait compris.

Alors bien entendu, je ne déteste pas les hommes, j'ai même un faible pour les grands aux épaules larges, au regard doux et au sourire franc. J'essaye juste de me reprendre en main et d'effacer ses pensées indignes qui me disent que je ne suis pas capable de m'en sortir seule. Je pense que j'aurai toujours besoin de me sentir protégée et désirée mais il faut aussi que je sache être mon propre sauveur et c'est une bataille qui est longue à mener.