jeudi 8 août 2019

SexualitéXFéminité

Perversions ou simples plaisirs, la sexualité est un jeu où l’interdit et l’immoral plane pour atteindre l’orgasme. 

Au fil des siècles, on a mis en avant la faiblesse des hommes face au corps de la femme, au point de la considérée à la fois sacré et diabolique. 

La sexualité féminine est tabou, une femme qui n’en parle pas est frigide, une qui en parle un peu trop facilement est une salope. 
En tant que femme, on se doit de s’y connaître, d’aimer ça, de maîtriser notre corps, d’être fertile (mais de ne pas tomber enceinte non plus), d’être excitante mais pas trop excitée. Une nana trop demandeuse, c’est effrayant! Quel est ce démon assoiffé de chibres qui serait capable de violer ces pauvres hommes? Le terme de succube a d’ailleurs été inventé au Moyen-Âge pour expliquer cette folie sexuelle: la femme ne pouvait décemment pas aimer le sexe, il fallait donc qu’elle soit exorcisée de cette possession indigne d’elle… Dans certain cas, le traitement était un viol en réunion: rien de mieux pour refroidir ces dévergondées! …

En 1900, on parlait d’hystérie: la femme se voyait prescrire des séances de masturbation effectué par son médecin: les pauvres ont béni l’arrivée de l’électricité et l’invention du premier vibromasseur pour soulager leurs poignets endoloris.

Dans les années 40, les assoiffées étaient enfermées dans des asiles psychiatriques et, aux Etats-Unis, cette prude nation, on pratiquait la lobotomie afin de soigner les esprits malades.
On ne parlera bien sûr pas des mutilations génitales féminines comme l’excision ou l’infibulation pratiquées depuis l’ère des pharaons sur les continents asiatique et africain afin de réduire les envies de la femme.


L’Histoire nous prouve que depuis la nuit des temps la sexualité féminine fait peur et que les hommes ont toujours cherché à la contrôler. Le terme “femme libérée” résume bien l’image qu’on a encore aujourd’hui de tout ça: un homme qui se masturbe, couche avec plusieurs femmes ou prend du bon temps, c’est normal. Mais on parle de femme libre pour le sexe opposé: à croire que nous sommes esclave de la volonté masculine et que prendre en main notre plaisir c’est faire barrage à la sacro-sainte volonté du dieu pénis!  Nous sommes donc esclave de la volonté des hommes dans un monde où le patriarcat règne même dans notre intimité.


Cette image de salope est tellement bien ancrée dans l’inconscient collectif que les femmes elles-mêmes se jugent et s’autoflagèlent de génération en génération, au point que certaines jeunes filles se retrouvent désemparées face à leur première fois. 


Je rêve du jour où une femme ne sera pas juger sur son nombre de partenaires ou la longueur de sa jupe.
J’estime que le corps féminin est beau mais pas plus sacré que le corps masculin.
La pudeur ne devrait pas être plus féminine que masculine.
La sexualisation ne devrait pas être réservée au corps féminin.
Pourquoi devrions-nous être choqués à la vue d’un sein mais pas à la vue d’un torse?
Le fessier masculin fait tout autant d’effet que le fessier féminin…
Ces questions ont toutes une seule et même réponse: le patriarcat. 


Je me demande si un jour l'égalité sera réelle entre chaque personne sur cette planète mais je commence à penser que la Terre prendra feu avant que nos esprits s'éclairent …

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